samedi 19 mars 2011

Les lois antisémites de Vichy

Ces lois sont prises à l'initiative de Pétain, qui s'inspire des lois nazies et qui devance les exigences allemandes. Il ne s'agit donc pas d'une réponse aux demandes de l'Occupant mais d'une volonté claire et affirmée de Pétain et du régime de Vichy.
27 septembre 1940 : création d'un fichier des Juifs
Octobre 1940 : en zone occupée, la mention "Juif" est portée sur la carte d'identité
3 octobre 1940 : premier statut des Juifs
4 octobre 1940 : les Juifs étrangers peuvent être arrêtés et internés dans des camps spéciaux
24 octobre 1940 : entrevue Pétain-Hitler à Montoire
29 mars 1941 : Création d'un Commissariat général aux Questions Juives à Vichy
14 mai 1941 : 3700 Juifs étrangers arrêtés par la Police française à Paris
2 juin 1941 : deuxième statut des Juifs qui renforce l'exclusion
22 juillet 1941 : loi sur la liquidation des biens des Juifs
20 août 1941 : ouverture près de Paris du camp de Drancy, géré par la gestapo et gardé par les gendarmes français
27 mars 1942 : départ de Drancy du premier convoi pour Auschwitz, camp d'extermination
Juillet 1942 : les nazis annoncent l'objectif de déporter 100.000 Juifs de France
16 et 17 juillet 1942 : Rafle du Vel d'Hiv', la police française arrête 13.152 Juifs ensuite déportés vers Auschwitz
7 août 1942 : 10.000 juifs étrangers sont livrés aux nazis
31 juillet 1943 : départ de Drancy du dernier convoi vers Auschwitz






L'etoile jaune, témoignage d'Annette Muller, La Petite Fille du Vel d'Hiv, Denoël, 1991.

«Au début de juin 1942,l'ordre a été donné aux Juifs de porter des étoiles jaunes à six branches, cousues sur leurs vêtements à l'endroit du cceur J'étais inquiète, je craignais les réactions de mes copines de classe. Cependant, il a bien fallu aller à l'ecole. Dans la classe, tous les regards se sont tournés vers moi. Au fond, essayant de dissimuler son étoile, j'aperçus Nathalie, une fillette habitant un quartier plus chic que Ie nôtre [...].
Ainsi, Nathalie etait juive, elle aussi. C'était une découverte. La maîtresse a dit : "Deux de vos camarades portent une étoile. Soyez gentilles. Rien ne doit être changé entre elles et vous." Mais immédiatement, il y eut une barrière, une mise à l'ecart. Robert déserta notre maison. Janine, ma meilleure amie, avec qui j'allais au patronage, ne vint plus chez moi et je ne retournai plus chez elle [...]. J'ai eu conscience de ce qu'être juif comportait de sale, de dégradant, de honteux.
Cette honte, je la ressentais dans la rue, quand les gens détournaient leur regard devant l'étoile qui nous marquait d'une tache ignoble et puante. Etoile jaune humiliante. C'etait donc ça être juif?»


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