La Première Guerre Mondiale : chronologie du conflit
Le vocabulaire de la leçon : nationalisme, mobilisation, front, arrière, tranchée, guerre de mouvement, guerre de position, mutinerie, inflation, armistice (un), rationnement, censure, propagande, munitionnettes, blocus, bolchevik, spartakistes
Les dates à retenir
- août 1914 : début de la guerre
- 1917 : révolutions russes
- 11 novembre 1918 : armistice de Rethondes
En complément de la leçon, pour réviser ou pour aller plus loin, France 5 propose un mini-site sur la Première Guerre Mondiale.
Les origines
• Des sources de tensions multiples :
- la difficile mise en place des Etats nationaux, souvent violente.
- de fortes rivalités économiques et coloniales (à ce sujet, France et Royaume-Uni n'ont signé la paix qu'en 1904)
- l'existence de crises nationalistes à l'intérieur des empire Autrichien et Russe.
• Un évènement déclencheur, l'attentat de Sarajevo :
- le 28 juin 1914, l'archiduc autrichien François-Ferdinand, futur empereur d'Autriche-Hongrie, est assassiné par un nationaliste serbe. Cette crise, par le jeu des alliances, débouche sur une guerre généralisée en Europe le 4 août 1914.
Une carte animée à regarder et à écouter sur les origines de la Première Guerre Mondiale durant l'été 1914
Le déroulement du conflit
| Force de l'Entente | Empires centraux | Front occidental | Front russe | Opérations navales | |
| 1914 Guerre de mouvement | France Royaume-Uni Empire russe | Allemagne Autriche-Hongrie Italie | Percée allemande en Belgique et en France, repoussée par la Bataille de la Marne (septembre) | Offensive russe repoussée par les Allemands | Blocus naval de l'Allemagne par la flotte britannique |
| 1915-1918 Guerre de positions | France Royaume-Uni Empire russe Italie | Allemagne Autriche-Hongrie | Echec des tentatives de percées comme à Verdun (février-juin 1916) | Avancée allemande, décomposition de l'armée russe en 1917, puis révolutions | Guerre sous-marine de l'Allemagne contre les navires de l'Entente En 1917, la guerre sous-marine à outrance décidée par l'Allemagne déclenche l'entrée en guerre des Etats-Unis aux côtés des alliés de l'Entente |
| 1918 Guerre de mouvement | France Royaume-Uni Etats-Unis Italie | Allemagne Autriche-Hongrie | Reprise de la guerre de mouvement. La fin du front russe permet à l'Allemagne de concentrer ses forces sur le front occidental, mais l'arrivée des troupes américaines et des chars permet aux alliés de l'Entente de remporter la guerre | Signature de la paix de Brest-Litovsk en mars 1918, l'Allemagne ne se bat plus que sur le front occidental |
Deux idées essentielles à retenir
• une guerre totale, qui mobilise l'ensemble des pays dans l'effort de guerre. L'économie, les capitaux, les populations, les hommes, les femmes, les enfants, les idées sont au service exclusif de la guerre. Elle est organisée par des gouvernements d'Union Sacrée qui taisent leurs différents le temps du conflit.
• la violence de masse (étudiée au travers des exemples de la bataille de Verdun et du Génocide des Arméniens) : la guerre prépare les esprits à l'acceptation du sacrifice de l'individu au service de l'Etat, à l'esprit de groupe, elle consacre aussi l'obéissance à la hiérarchie et à un hommedes régimes totalitaires.
Un témoignage sur la brutalisation des sociétés
"Tout recemment, dans un groupe de jeunes gens qui s'étaient réunis pour m'adresser des compliments, je disais : Le héros est mort. L'invalide seul demeure. Voyez surtout en moi un homme qui n'a pu parcourir 500 metres à pied depuis l'age de 23 ans. Ne regardez jamais la guerre à travers cette atmosphère légendaire et romanesque tissée de galons et de décorations. Considérez-la avec vos yeux les plus réalistes, et vous ne verrez que ventres ouverts, figures en bouillie, membres dechiquetés, vos mamans qui pleurent, vos fiancées qui pleurent, des orphelins qui réclament leurs pères.
J'aurais pu ajouter autre chose et ceci m'amène à vous faire un aveu, un aveu qui m'en coûte et que peu de combattants, faute sans doute de savoir lire en eux-mêmes, se hasardent à articuler. La guerre a fait de nous, non seulement des cadavres, des impotents, des aveugles ; elle a aussi, au milieu de belles actions, de sacrifice et d'abnégation, réveillé en nous, et parfois porté au paroxysme, d'antiques instincts de cruauté et de barbarie. Il m'est arrivé - et c'est ici que se place mon aveu - à moi qui n'ai jamais appliqué un coup de poing à quiconque, à moi qui ai horreur du désordre et de la brutalité, de prendre plaisir à tuer. "
Discours d'un ancien combattant, le 15 aout 1936 à l'occasion d'une remise de décoration.
Cité par A. Prost, Histoire sociale de la France au XXe siècle, Cours IEP, FNSP, 1972-1973.
Des liens pour aller plus loin
Un site internet incontournable : le Mémorial de la Grande Guerre de Péronne
| En fait, ce ne sont pas un mais des traités qui sont signés à Versailles en 1919 pour régler les conséquences territoriales, militaires et financières de la Première Guerre Mondiale. Ils font suite à la conférence de Paix dirigée par Clémenceau (France), Wilson (Etats-Unis), Lloyd George (Grande-Bretagne) et Orlando (Italie). Ces traités prévoient le retour de l'Alsace et de la Lorraine à la France. L'armée allemande est démantelée, ne peut plus possèder de véhicules blindés, avions et navires de guerre, et ses effectifs sont limités à 100.000 hommes. Les vaincus, et en premier lieu l'Allemagne, doivent payer des réparations de guerre. L'application du principe du droit des peuples à disposer d'eux-même du président Wilson consacre le démembrement des empires d'Europe centrale et la création de nouveaux Etats : Pologne, Tchécoslovaquie, Autriche, Hongrie… Cependant, le problème des minorités nationales demeure dans certaines régions, notamment en Europe du sud. Ce traité est accueilli avec colère et désillusion par l'Allemagne qui, n'ayant pas été invitée à négocier, parle de Diktat. Voir la carte de l'Europe en 1923, résultant du traité de Versailles (cliquer ensuite sur la carte pour l'agrandir) |
Les révolutions communistes
L'une des principales conséquences de la Première Guerre Mondiale est l'apparition, partout en Europe, de mouvements révolutionnaires marxistes (communistes), qui prennent pour modèle la Révolution menée en Russie en 1917 par les Bolcheviks dirigés par Lénine et Trotski.
Les raisons de l'apparition de cette vague révolutionnaire sont multiples :
- face à la violence de la première guerre mondiale, une partie de l'opinion publique accepte l'idée d'user de la violence pour prendre le pouvoir par une révolution ;
- une autre partie de l'opinion publique, choquée par la violence de la guerre, adhère au paicifisme défendu par les communistes ;
- la hausse des prix provoquée par la guerre ne cesse pas avec le retour de la paix et plonge de nombreuses familles dans la misère ;
- cette misère est renforcée par le chômage provoqué par le retour à la paix : les industries d'armement licencient leurs employés qui ne retrouvent pas de travail dans l'industrie civile.
Des mouvements communistes apparaissent en France, en Italie, en Allemagne, en Hongrie, qui organisent des grèves ou tentent de prendre le pouvoir par la force comme en Allemagne ou en Hongrie. Ces insurrections sont écrasées par la force, les grèves cessent progressivement en 1919. Mais l'espoir d'une révolution sur le modèle de la révolution bolchevique n'est pas mort : ses partisans se rassemblent dans les partis communistes qui adhèrent à la IIIe Internationale organisée et dirigée par Moscou.
